BON JOUR PAPA

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Bon Jour Papa

L’escalier n’a pas perdu une de tes marches, du 1er où sont restées les chambres, la rue de la Garenne reste plantée à cette dernière partie terrestre de notre vie commune. Sous les fenêtres de la salle-à-manger le tabac que tu avais planté pour pallier aux duretés des années de guerre est sans doute en train de pointer ses volutes odorantes. Nous, nous avons des fumées pas comme les autres, d’ailleurs y a pas que les fumées qu’on a différentes. Je te dois d’être fou, peintre et de surcroît poète. Quel cadeau qui ne doit rien au ciel.

Ce matin j’ai pensé te demander ton avis sur la réminiscence. Entre autres choses ayant hérité de ton gène de visionnaire, figures-toi, que je fais l’objet de voyages à l’envers. La vie présente, colle une image supplémentaire  qui se glisse entre mes yeux et l’extérieur de la fenêtre. Je suis là et ailleurs, mais en un endroit connu.

-As-tu ces visions là au ciel, ou bien en avais-tu eu connaissance dans le monde d’en bas où je les ai actuellement ?

-Oui bien sûr. Tu ne rêves pas au sens commun, tu voyages dans ton subconscient parce qu’il se passe un évènement majeur en ce moment dans ta vie, mon garçon. Un changement se forme. Sans doute quelque chose de larvé qui prend vie. Cela tient à la fois du nettoyage, le changement de ce que l’on ne veut plus devoir subir. Tu mues un hiver en toi, que le printemps chasse. C’est la manifestation d’un statut important de ton existence qui va où changer comme tu l’espères, ou s’éteindre faute de le pouvoir ou vouloir.

Tu sais Papa, je n’aurais jamais pu faire mon parcours sans ta présence. En dehors de te parler tous les jours, je colle mon oreille au pied de l’escalier du 2°. Et ta voix m’en chante des chansons de nos rues. Notre atelier commun vibre quand tu les entonnes à tue-tête !

Je vais peindre, j’y vois plus clair quand j’ai les doigts pinceaux. Mon oeil et son frère me font plus la même douleur qui brûle. C’est le bain de lumière qui fait un feu en dehors d’eux.

Je t’embrasse mon Papa, à bientôt.

Alain, ton fils

Ici-Bas ce 16 Mars 2017

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LES VILLAGES BLEUS 2

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LES VILLAGES BLEUS 2

Par la vitre

le temps tourné vert

l’oeil émasculé

sort les maisons de sa rétine

Telle

image d’espoir

j’ai construit Bleu

Mon vélo mis en cale sèche

dans une série noire

se détrousse, perspective chapardée

L’infortune sourit aux amoureux

pour tant d’hiver vrillé à leur quête

Alors à mon coeur décousu

j’épingle le pourquoi de mes villages, sans autre justificatif

L’âtre parlera d’elle m’aime

du feu intérieur et de l’Absolu, seul printemps du poète fou.

Alain Niala – 15 Mars 2017

P1050264 - Copie (2)

Les Villages Bleus 2 – 2017 – Niala – Acrylique s/contrecollé, encadré s/verre 65×50

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Franchir encore la ligne, mon tropique m’en tire en corps par les pôles

Franchir encore la ligne, mon tropique m’en tire encore par les pôles

J’ai vu ce que j’ai voulu voir et aussi hélas, ce dont je me serais volontiers passé. Ma ligne n’est droite que dans les images que je n’ai jamais orné de missels. Les vents Gilles, ça grelotte géant au centre d’une promesse  en légume de carotte.

Mon père m’a montré comment sortir la couleur du charbon, Marthe tenait le tisonnier du poil, il y a certes bien plus à savoir d’une grand-mère que d’un océan de connerie, tari de sel.

Au bout qui commence, ce jour, j’ai réouvert à grand air les pensées de ma bulle. A voir ce sourire d’un franc à pas hésiter une seconde, que l’Atelier m’a glissé dans la moelle j’vous jure sans besoin de cracher, que le flan il a resté chez le pâtissier. Ô le vrai bonheur ! J’en ai trempé les yeux comme quand me déversant au creux de mon Amour j’orgasme au creux d’ailes !

Toi qui sait, que je fais l’amour quand je peins, tu te passeras d’en parler davantage. J’suis pas causeux, c’est connu, mais que j’suis bien  l’Amoureux du Bout en Bout en corps !

Alain Niala – 13/03/17

IMG_1585Niala dans son Jardin (13 Mars 2017)

Ô SEINS-MOI TRES FORT !

Ô SEINS-MOI TRES FORT !

Par ce matin très particulier

je n’ai qu’envie

ne pas laisser mon coeur devenir trouble comme le temps

ne pas succomber aux réclames du bord de route

Quel chemin j’appelle

en dehors d’aimer

Y en aurait-il un autre qui me mène ?

Non

souviens-toi me dis-je

souviens-toi

comme ils sont assez perfides

pour prendre le visage de l’Autre

Peins le seul qui ne t’inspire  que vers le Bleu

pas ce que des maux cachés tentent de laisser supposer

La Muse ça sein bon

ça en a la clef.

Alain Niala – 12 Mars 2017

 

L'ILE D'AMOUR - 2010 - Acrylique sur toile 65 x 54 001

L’Île d’Amour -2010 – Niala – Acrylique s/toile 65×54

ATELIER & MURMURES 9

ATELIER & MURMURES 9

Image de complaisance d’un hasard d’eux

itinéraire

les jours naviguent sous pavillon noir

m’aime quand il fait beau

Il faut traverser le miroir des « ah les l’où êtes »

jusqu’à trouver le bon pore

pour y reconnaître au cap et d’épais

le réel

protégé par le mimétisme

de l’authentique des finitions exprimées.

Alain Niala – 11 Mars 2017

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Atelier et Murmures 9 – 2017 – Niala – Acrylique s/contrecollé encadré s/verre 30×40