L’EPOQUE 2020/18: MARIE-VOLANTE

 

L’EPOQUE 2020/18: MARIE-VOLANTE

 

Après les Époques 2018 et 2019, voici le dix-huitième de cette nouvelle Époque 2020 avec BARBARA AUZOU : MARIE-VOLANTE . Merci de considérer que le poème est indissociable du tableau et vice-versa…

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             L’EPOQUE 2020/18″Marie-Volante »NialaAcrylique 65×54


Nous avions une grande bataille
À livrer avec et contre nous
Ô Marie-Volante tant de choses
Avant de se dire se sont tues
Dans les puits condamnés de l’origine
Et les solitudes étreignaient des solitudes
Mais voilà que se dénoue ce cri silencieux
Qui mord et qu’en toi je devine
Lorsque tu es nue
Laisse donc là tes colères mes distractions
Tes habitudes il n’y a pas que des promesses de roses
Il y a des maisons dont le vivre est ascensionnel
Dans l’amour se caresse d’abord la gratitude
Le reste est lutte d’ailes jusqu’à épuisement
C’est assez pour s’éprendre et tu es belle du temps
Tissé de ma constante approbation
Tout là-haut tu règnes germe d’amande
Sur l’unique amandier
 
Barbara Auzou.

L’EPOQUE 2020/17:ACCOSTAGE

L’EPOQUE 2020/17:ACCOSTAGE

Voici ACCOSTAGE le dix-septième de cette nouvelle EPOQUE 2020 en collaboration avec BARBARA AUZOU.

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            L’EPOQUE 2020/17″Accostage » – Niala – Acrylique s/toile 61×50

C’est là que j’accoste ravi

J’ai trouvé une mer où bercer

L’ardeur de vivre dans le rond d’un oui

Parce que ses yeux ont consenti

A me sourire au-delà des eaux

Obsédantes qu’elle porte en croupe

Je célèbre la pluie et l’amande ivre

Et des longues vagues vertes du mystère

Qui nous attachent si profondément

Je tire les plans d’une maison dernière

C’est un nouvel astre que j’accroche bien haut

-Elle est colline tellement par sa pourpre

Que la durée en est moins suspecte-

Et des aurores aux fenêtres

Pour qu’elle veille sur la douleur

Des jardins et sur notre complétude

D’oiseaux fiers

Barbara Auzou.

L’EPOQUE 2020/16: L’ARBRE DU MIROIR

L’EPOQUE 2020/16: L’ARBRE DU MIROIR

Après les Époques 2018 et 2019, voici le seizième de cette nouvelle Époque 2020 avec BARBARA AUZOU : L’ARBRE AU MIROIR. Merci de considérer que le poème est indissociable du tableau et vice-versa…

 

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L’EPOQUE2020/16″L’Arbre Du Miroir » – Niala – Acrylique s/toile 73×60

 

 

Que sait-on au fond du regard

D’en face une fois déroulé le marron

De la caresse pour solde de tout compte

Q’illumine un instant une feuille noire ?

De la même race nous nous serons débattus

Avec plus ou moins d’adresse dans la mesure

Qui contrariait notre démesure

Tellement cherché encore ces vaisseaux venus

D’une autre lumière pour ne plus en descendre

S’arrimer au sommet du règne végétal

En respirer l’odorant soleil pyramidal et mellifère

Avec tous ses effets de mains à y visser son front

Depuis toi l’âme et le corps ont le même poids

Grand tour de racines autour du feu central

Les fables recommencent toujours plus promptes

Aux cendres et les oiseaux humides dans l’automne brûlé

De tes yeux sont l’arbre du miroir le miroir de l’amour

 

 

 

Barbara Auzou.

L’EPOQUE 2020/15 : LE COQ À CHEVAL

L’EPOQUE 2020/15 : LE COQ À CHEVAL

 

Après les Époques 2018 et 2019, voici le quinzième de cette nouvelle Époque 2020 avec BARBARA AUZOU : LE COQ À CHEVAL . Merci de considérer que le poème est indissociable du tableau et vice-versa…

L’EPOQUE 2020/15″Le Coq à Cheval »NialaAcrylique s/toile 55×46

 

 

La lumière d’un corps

Est un vivant paysage où l’oiseau

Aime écrire

Et la raison ce matin

Darde un buste libre de corset

Elle n’a plus depuis longtemps

Tu le sais ce désir brut

De remplir une forme

Elle est venue étreindre un peu d’éternité

Sous les mains immenses d’un soleil majeur

Vois le coq bander l’arc de ses oracles

Lancer son chant de cuivre en l’honneur

De ta grâce qui bouge

Dans la pensée blonde du  blé

Mon cheval rentre au pré

Suivi d’une triple torsade de parfums

De fleurs de miel et de rut

 

 

Barbara Auzou.

Une autre recension de L’EPOQUE 2018 par Patrick Devaux…

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Une autre recension de L’EPOQUE 2018 par Patrick Devaux…

 

Barbara Auzou, Les mots peints, peintures de Niala (Alain Denefle), éd. Traversées

L’époque 2018

Il y a entre les deux artistes en titre, outre une évidente complicité, une symbiose qui dépasse les entendements habituels de relations d’artistes.

On ne sait qui répond ou suit l’autre dans sa démarche tant ils font œuvre commune.

Pressentis dans une époque déterminée, les textes ont pourtant une consonance universelle dans leur de compréhension d’autrui en commençant par l’alter égo qui les occupe dans leurs échanges respectifs.

Barbara accompagne le moindre geste du peintre : « Je te trouverai absorbé dans l’intervalle/entre le geste et son intention/entre la beauté et son interrogation/ au cœur d’une lumière différée ».

C’est que la voix de la poète se fait écho de la recherche d’Absolu du peintre duquel, de visu, on devine bien les références sans qu’elles ne soient clairement énoncées.

Il y a sans doute prise de conscience de la poète dans le geste commencé ou fini de l’œuvre globale de l’artiste mis picturalement en évidence et sans doute, pour elle, une profonde recherche de ses propres repères essentiels : « Dans le secret de ma solitude arasée/ j’offrais le perchoir de mon poignet » suscitant l’accompagnement dans le geste du peintre.

Il se dégage de l’ensemble une douce sensualité quand « Elle abrite ce qu’on ne retient pas/ Aux draps du quotidien blême », en opposant la « fière citadelle des corps ».

Une sorte d’érotisme mental se dégage de l’œuvre commune dégageant une sorte de bleu ressemblant beaucoup à ceux du grand Chagall : « nous dansons sous des ciels qui voyagent/dévêtus sans hâte au paravent des nuages/ et sans la moindre crainte/ nous tendons loin des mains travailleuses ».

La ténacité d’être se révèle entre oiseaux, mer, couples bleutés dans des « jardins suspendus », suscitant un univers au-delà du conventionnel de tout un chacun, où les deux artistes ont trouvé leur concert d’être au monde. Car, en effet, il pourrait aussi s’agir de musique, un genre de flûte traversière qui passerait d’un monde à l’autre de ces deux artistes, vivant ensemble, une sorte de profonde solitude accompagnée : « Au bleu pavot du matin/ nous avons mis en dépôt dans nos mains/ jointes/ l’oiseau chaud de nos poumons/ nous promettant que son vol n’emprunte/ jamais la triste artère du commun ».

Entre « Mots Peints » et peintures écrites, le lecteur ne choisira sans doute pas, trop content d’approcher une certaine intimité étalée en douces mais puissantes rêveries qui donnent au texte une beauté couplée et lancinante.

Patrick Devaux