NOUS

NOUS

J’ai changé d’appui et de chemin

pour une hirondelle pressentie multiple

qui mesurait le jour sur un autre bord

cherchant le flux égal à ce qui fuit

débarrassée enfin du tablier d’usage.

Et je suis remonté nu dans l’image.

Je me souviens de tout et ma main

dessine la courbe lente de mon fleuve d’or.

Du paradoxe de connaître la rondeur infinie

qui creuse pourtant l’inconnu encore.

J’ai allumé la lampe sur le sein de l’heure fébrile

brisé la faïence rompu le pain façonné l’argile

de nos existences qui prenaient les contours très fins de l’éternité

suspendues à des globes lourds et graciles.

Il dort derrière la barrière protectrice de nos cils

des années de soleils tendus vers des jardins transfigurés

qui se balancent dans la lumière de leurs tiges mêlées.

Barbara Auzou

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NOUS

2018 – NIALA

Acrylique s/toile 81×65

Collection de l’Artiste

LES SOLEILS VERS 1

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LES SOLEILS VERS 1

 

 

Le seul rythme, végétal

De nos souffles chèrement gagnés

Et des ailes poussées à nos sandales,

Nous pouvons oeuvrer à l’aurore.

Sur la hanche nue de la métaphore,

La main sonne juste

Et ponctue à peine le séjour vibrant du buste

Erigé dans la couleur tremblée.

Oeuvrons encore dans l’intervalle

et aux coupes versées

Dans le grand chantier du matin.

La main sonne juste encore

Et sans emphase

Au secret du tableau

A la peau de la phrase.

Oeuvrons comme on persévère

Et au front lustré de l’entente

Comme des enfants peut-être

Faisons commerce de lumière

De mots et de menthe:

Un lâché de soleils vers

Le geste de renaître.

Barbara Auzou

 

 

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Les soleils vers 1 

 

2018 – Niala

Acrylique s/toile 65×54 – cadre

850,00 € (encadré)

NOTRE JARDIN BLEU 8

NOTRE JARDIN BLEU 8

 

 

Tout perdure et reste peuplé

d’attente au poplité

que l’on ouvre avec une douceur émue

devisant encore sur le prix du blé,

le destin tremblant des mots d’or

et la couleur flouée de l’absolu.

Rouges au bleu pareilles

nos fondations comme des cabanes érigées

sur le grand loisir des pleines journées

et des grands soleils peuplés d’oiseaux féconds

que je devine à la pomme de leur chant picorant alertés

le pain chaud et rond de ta blonde poitrine.

Comme on bâtit  et comme on reste

nous faisons des champs à nos pieds

nos objets rares, nos objets neufs, nos émoluments terrestres.

Il y a un goût de sel fin et d’éternel

sur les fleurs poussées dans le jardin de l’amour

et le genou ouvrier à terre, on signe le pacte

comme un siècle d’homme en quelques jours

apaise la joue fardée et la bête alarmée de nos actes.

Barbara Auzou

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Notre jardin bleu 8 – 2018 – Niala – Acrylique s/toile 73×60, encadré.