TOUTE FRIME DEHORS

TOUTE FRIME DEHORS

Que de brouillard accroché aux poignées des portes ce matin. Il faut dire qu’après ce qui c’est passé hier, le doute ne pouvait planer. Je ne me ferais jamais à cette conduite en zigs-zags, qui ne promet que ce qu’elle ne tiendra jamais.

L’arrosoir percé a laissé momentanément sa paume sur le coin de la margelle qui retient la pluie, le seau scellé dans la cire d’un corps mort.

Qui va rouler les maux hors de l’aire de stationnement afin que le fléau batte le bon grain ?

Si le cuir méconnaissait la langue française, les chemins calcaires craieraient l’Amour en relief sur la surface plane des tableaux noirs tannés.

Des flèches mises en piste laissaient croire que cette fois l’acte jaillirait d’un liquide amniotique à croupis enfin régénéré par nos mains, de la forge à l’enclume, jusqu’au faire forgé.

Seulement voilà, pour ça, le bateau dont on avance le symbole de renaissance doit quitter le port. Ceux qui passent leur tant à se balancer à l’amarre, comme ces faux-drakkars de St-Tropez, sont justes bons à l’exhibe à quai et fondamentalement inaptes aux traversées.

Niala-Loisobleu – 2 Mars 2017

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 La Mémoire des Muses 6 – 2016 – Niala – Acrylique s/toile 80×80

POURQUOI CE BLOG ? POUR LE MOUVEMENT

POURQUOI CE BLOG ?

POUR LE MOUVEMENT

La vie me semble charrier plus d’épaves au sens figuré, que de signes de vie au sens propre. L’expérience que j’en ai est assez longue pour me donner un avis fondé sur l’expérience. On ne peut vivre sans AIMER. Aimer c’est croire, pour faire, pour donner, pour partager. La Vie est donc Mouvement. Et le mouvement est Energie Positive.

Ce que je peins et écris, ne sont pas des mots jetés au hasard, ce sont les actes de ma volonté d’Être quelque soit le temps qu’il fait.

D’un vélo je fais le tapis-volant de mes voyages vers l’Ailleurs. En quête d’Absolu. Le Rêve m’a rendu lucide en gardant l’innocence qui fait tenir debout. Je suis créatif en tout.

Alain Niala – 1er Mars 2017

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Mouvement

Le mouvement de lacet sur la berge des chutes du fleuve,
Le gouffre à l’étambot,
La célérité de la rampe,
L’énorme passade du courant,
Mènent par les lumières inouïes
Et la nouveauté chimique
Les voyageurs entourés des trombes du val
Et du strom.

Ce sont les conquérants du monde
Cherchant la fortune chimique personnelle ;
Le sport et le confort voyagent avec eux ;
Ils emmènent l’éducation
Des races, des classes et des bêtes, sur ce vaisseau.
Repos et vertige
A la lumière diluvienne,
Aux terribles soirs d’étude.

Car de la causerie parmi les appareils, le sang, les fleurs, le feu, les bijoux,
Des comptes agités à ce bord fuyard,
– On voit, roulant comme une digue au-delà de la route hydraulique motrice,
Monstrueux, s’éclairant sans fin, – leur stock d’études ;
Eux chassés dans l’extase harmonique,
Et l’héroïsme de la découverte.
Aux accidents atmosphériques les plus surprenants,
Un couple de jeunesse s’isole sur l’arche,
– Est-ce ancienne sauvagerie qu’on pardonne ? –
Et chante et se poste.

Arthur Rimbaud