Je suis feu. Je vis dans le feu, ― mon élément. Salamandre, je suis, ni ne brûle ni ne flamboie. Ma sœur est Marina Tsvétaïéva. Je suis l’incendie qui à jamais se propage. C’est du cœur que viennent les flammes, elles montent vers le ciel. Sans me consumer, brûlant, moi, l’incandescent, ne suis-je pas l’ardent barde ?
En moi, tout le souffle attise les flammes, ― affamées. Je suis le feu qui ravage et le feu qui purifie. La nuit, en rêve, quelqu’un s’approche du brasier, il vient à l’état subtil, ― ma force. Je croise parfois mon double, la pluie qui descend sur la terre. ― O Bonté ! ― Souvent, sans le souffle de l’esprit, je fume, j’étouffe noir.
Âme errante du ciel, grand feu, je suis l’éclair. La vérité m’a marqué de son signe. ― L’illumination. La foudre est mon arme, je suis foudroyant et foudroyé. Mes yeux se ferment et ne voient plus que l’irréductible diamant. Ma parole est pierre de feu, je la lance aveugle, voyant le disque rouge du soleil levant, ― ciel bleu.
Dans cette ombre qui tourne sans pouvoir se justifier, l’oiseau est sorti de l’arbre en quête de lumière en ouvrant l’écrin d’une autre étape du chemin qui n’efface rien
Croisés par la semence végétale, de pierres blanches élèvent leur campanile pour dire alentour je suis tà
Alors en haut de crête et contre toute attente, le coquelicot du blé solaire dresse ses épis en avance sur la St-Jean
Dans son vers, la prière a la teinte du sacré qui croit à la force d’une nature qui n’existe que par amour
Le jour où j’ai commencé à construire mes maisons-blanches j’ai planté des éternelles pour les poutres des adjonctions comme une notion de village pour ma maison
L’olivier de derrière et le figuier de devant garde le sel de la mer proche
la sente tourne sa vérité autour du puits
l’ocre du labour tire à présent au vermeil entre tien émoi
au point d’avoir chaud sous les pieds de sentir le pouls battre.
Votre porte claque – Vous êtes à l’extérieur : Vous y êtes enfermés
Vous êtes à l’intérieur : Pas de dommage…
La clef est votre chance Mais de l’intérieur : Nul besoin d’elle…
Ainsi les courants d’air Appellent de l’extérieur : la clef Il faut être prudent Avec eux
Mais de l’intérieur : vous ouvrez.. Et c’est l’accueil ou Avec la clef… Vous sortez Vers…Le grand monde
Il est une porte qui semble Vous interdire les deux… C’est celle de La prison Or le grand monde Peut être dans Les songes… Nul besoin de clef… Ainsi échappe-t-on à l’univers clos : De l’intérieur des âmes Par la porte des Songes…
Qui prétend en découvrir la clef Sans être à l’intérieur S’en voit refuser L’entrée Il s’agit là d’ouvrir son désir De toucher un fil dans un Courant d’air… Écrire cette fulgurance Pour ouvrir un Horizon
Et qui a déjà rêvé à la porte de l’horizon Où la mer se confond avec le ciel Où la mer est allée avec Le soleil couchant – Peut s’abandonner à un grand Air fugace
Mais…Ah ! Passer les portes et les murs Sans chercher à les ouvrir… On ne le peut que Comme Alice ou Marcel Aymé En inventant – réinventant Un monde merveilleux Qui est derrière La clôture
La liberté va jusque dans les portes des villes… Si elles sont ouvertes On peut rentrer et Accueillir ce Qui pointe à L’horizon… Le jour pointe ou la nuit tombe On entre au jour par Des points d’azur Rougeoyants ou Par les nuées On entre dans la nuit Par l’horizon étoilé Par les phares Les réverbères ou les enseignes Au bout d’une avenue
Mais – en aucun cas – on ne saurait ouvrir Les portes du monde sans en faire De même avec nos songes et Sans nous donner Un horizon
Et si le passé nous est fermé Il faut entendre battre Le cœur de La mémoire avec nos désirs Illimités… Cela vaut pour toutes les portes Si nous voulons les ouvrir A nos amis et à L’amour Sinon nous les fermons A tout partage et à Toute fidélité
Et toujours s’enquérir des bruits et Des voix du monde – implique Qu’on se les remémore Sinon on se lie Aux chaînes De l’oubli De l’oubli Sinon ce n’est que le travail Pour lequel s’il ne Nous plaît pas On aimerait peut-être mieux Rêver et désirer Quitte à se calfeutrer chez soi Comme en un cocon dont On attendrait des Métamorphoses
Ouvrir – fermer des portes C’est encore le courant d’air des désirs Qu’il faut peut-être Laisser entrer Dans l’instant d’une décision Pour lâcher prise à Notre plaisir… La tristesse et l’angoisse nous guette Et nous ne pensons plus Ni à l’ouverture ni A la fermeture ?… Or la renaissance de nos êtres Se fait dans le soin Que nous accordons à l’accueil Et au partage dans ce Monde global D’empires et de communautés fermées
Notre intériorité nous pousserait A tout fermer que nous Ne nous nous y Reconnaîtrions plus Sauf à lâcher prise A tous courants D’air Vivifiants et salvateurs Y passant au travers Ainsi claquer La porte au monde nous transforme Nous-mêmes en Courants d’air devant L’univers infini !…