L’Amnésique (Cette Intime Vision)

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L’Amnésique (Cette Intime Vision)

 

Quand la mémoire vous tombe du dos, que maladroites les jambes la fouille, en quête, rien, pas le moindre petit sou pour l’obole dans la traversée du choeur.

Parce que seul l’amour a le droit de mémoire.

Alors sans se résigner à trouver du laid dans la chute des seins, ouvrir la trappe pour que le malheur de vivre gigote une dernière fois sa contre-vie.

En terre le jardin du ciel pousse l’Ange Gardien érectile.

Niala-Loisobleu – 29 Septembre 2017

 

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L’Amnésique (Cette Intime Vision)

2017 – Niala

Acrylique et Encres s/Canson, encadré s/verre 30×40

Pré d’Amour (Cette Intime Vision)

 

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Pré d’Amour (Cette Intime Vision)

 

L’Immunité

 

En attendant que le feu se déclare
Dans les combles et au-dessus du toit,

Pour effacer le feuillage fébrile

Qui s’épanche hors des murs et croule dans la mer,

Pour maintenir le sentier blanc
Sous une grêle silencieuse,

Pour détacher l’inintelligible fragment,
Que ne trahit que sa couleur imprécatoire,

Pour atteindre le bois de votre porte hostile,
Pour entamer le froid de votre cœur muré,

La mèche lente et l’huile pauvre de ma voix,
Veilleuse au jardin le plus bas, Ëvocatrice balbutiante de la tour.

Jacques Dupin

 

 

Réminiscences

du trio

vapeurs d’alcools laissées

au Lapin Agile

dans le fourre-tout de la Goulue

s’enflamme la prairie dans toutes les positions désossées

Coeur Sacré sauvé au Tertre

j’irais

bandé comme un arc

jusqu’au bout de ma branche à pieds

Niala-Loisobleu – 27 Septembre 2017

 

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Pré d’Amour (Cette Intime Vision)

2017 – Niala

Acrylique et Encres s/Canson, encadré s/verre 30×40

 

ARBRE DE VIE (Cette Intime Vision)

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ARBRE DE VIE (Cette Intime Vision)

MICHEL CAMUS

Le poète du silence

Auprès de mon arbre

Je vivais heureux

J’aurais jamais dû

M’éloigner de mon arbre

Auprès de mon arbre

Je vivais heureux

J’aurais jamais dû

Le quitter des yeux

Georges Brassens

 

Jamais livre ne m’aura laissé aussi silencieuse que celui-là

L’arbre de vie du vide…de Michel Camus

Le vide serait-il en vie ? Est-il la source où l’arbre prend racine ?

Je retourne souvent ce livre dans mes mains, comme pour mieux sentir quelque chose qui n’est pas là…. Je touche la matière du bout des doigts.

Des mots imprimés sur un papier Ingres d’Arches. 
63 pages qui guettent le silence, des fragments et une solide colonne vertébrale.

Michel Camus auteur et éditeur ( Les éditions Lettres vives fondées en 1981 avec Claire Tiévant ) aime que les livres naissent « moins d’une connaissance qui vient de l’extérieur que d’une écoute intérieure qui interroge les sources de la conscience »

Ainsi chemine-t-il avec les quêteurs d’absolu . 

 

Que sait-on sans mot dire du silence ?

L’unité du son et du silence s’entend

Dans l’apparition du murmure

Issu de la source en amont :

Et du silence et de la parole ;

disparaissant d’un seul tenant

comme la note finale du dernier tango de l’aurore

Michel Camus page 31 – L’Arbre de vie du vide

 

Quand le silence devient-il effectif

charnellement présent ?
dans l’érotisme, l’oeuvre d’art et la mort :

Confondus d’un seul tenant

dans leur propre silence.

Seul le silence de l’amour peut combler

de lumière

les bouches d’ombre de nos pensées.

Le silence fermé sur soi du monde minéral

ne s’ouvre qu’aux racines

de l’arbre de vie du vide

Michel camus – page 23 – l’Arbre de vie du vide

Mains tenant, j’ai l’obligation de me taire pour qu’elle n’ait aucun doute.

N-L – 22/0917

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Arbre de Vie (Cette Intime Vision)

2017 – Niala

Acrylique s/Canson, encadré s/verre 30×40

CETTE INTIME VISION

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CETTE INTIME VISION

Le champ à rides aux flancs de la montagne cultive inlassablement une lutte à tenir. Coûte que coûte la mine de plomb du crayon descend à la mine, étayer de son bois un couloir au coeur de l’estompe. Des ronces en cheval de frise sont au pacage à l’accès lointain, les pieds attachés aux ascenseurs des puits. Posés aux rayons d’un ciel en étagère, des moutons comptent un à un le sommeil, dans un ballet de sorcières. D’où que tu viennes et où tu ailles, des pellicules filment le sourire des cheveux repoussés d’hier. Muet, un instant se retient, immobile, hésitant au-dessus du vide. Les oliviers comme le soleil et la lune, ne se rencontrent avec les colombes que dans les guerres qui les séparent. Ils ont à leurs troncs toute la tourmente des canons, circulant dans le rouge sang de leur sève. Tu cultives l’eau profonde de ton espoir dans le brasier du quotidien. Pour le rinçage, appuyer sur ô sale. Surréalité qui, tout en refusant de tordre le cou au rêve, regarde le pendu qui se balance aux gargouilles de la Cour de Miracles, les doigts plongés dans la lèpre. Un enfant s’enfonce dans la boue humaine, un bâton de dynamite allumé aux chevilles par l’obscure avidité de l’exploiteur. L’acide entre au point d’ars des petits chevaux. Requiem pour un verger. Une voix rebelle garde le maquis.

UNE VOIX

Ecoute-moi revivre dans ces forêts

Sous les frondaisons de mémoire

Où je passe verte,

Sourire calciné d’anciennes plantes sur la terre,

Race charbonneuse du jour.

Ecoute-moi revivre, je te conduis

Au jardin de présence,

L’abandonné au soir et que les ombres couvrent,

L’habitable pour toi dans le nouvel amour.

Hier règnant désert, j’étais feuille sauvage

Et libre de mourir,

Mais le temps mûrissait, plainte noire des combes,

La blessure de l’eau , dans les pierres du jour.

Yves Bonnefoy

Aux friches hachurant les plaines, des restes irréfragables ont posé des dalles de pas, que les semelles du vent déplacent en tous points. Un pont-levis franchit la douve des ciels gris. Zébrant de ses couleurs courbes l’à-plat bitume d’un arc sept fois nuancé. Il sort du jour sous tous les passages cloutés des différentes manières de faire souffrir. Une volée d’orties cogne en façade ses stances à Sade. Un seul coup de lame lancé par la marée dégagerait les paradis fiscaux si l’équité c’était pas du domaine du dogme . L’ormeau noyé aux rivières se régénère aux rochers des océans, la coquille en évent, muscle palpitant au granit. Qu’avons-nous oublié de meurtrir, doigts gourds d’orgueilleuses premières en escalades répétées ? Les sabres de nos mécaniques décapitent l’émergence des sources, sans assouvir leur soif paranoïaque de conquête. L’électricité est en fonte de glaciers. J’étais demain dans chacun de mes hiers, le soleil sans brûler la fraîcheur de l’ombre de mon arbre, n’a pas coupé ses feuilles. Elles se dressent en contrescarpe aux chemins qui grimpent avec les chèvres. Sous forme de maisons-nids. L’attitude de mes proches contredit ma folle innocence. Ils jalousent mon refus sans autre pensée qu’en tirer profit. Pourtant devant la fatigue évidente de mes yeux qui me quittent, en même temps que mes jambes je peins de l’Ecriture Vagabonde du Refuge de l’Amour. Les villes du désespoir et leurs façades crevées gardent autant d’yeux ouverts que le bleu activé par l’arbre a besoin d’entendre, sans l’épeler par un non. Vivra un jardin vert aux fondations indélébiles. Pour être libre de mourir, la conscience en vie dans l’intime du journal..

Niala-Loisobleu – 19 Septembre 2017

 

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Cette Intime Vision

2017 – Niala

Acrylique et Encre s/Canson, encadré s/verre 30×40