LA VIE, L’AMOUR 3
De sa lame tirée du feu, le soleil de passage, me relève d’un coup droit du dessous plissé encore dégoulinant. La pluie n’a pas submergé les rives. C’est ras.
L’innocence de l’enfant-libre va de vent avant
en contour aux baïnes le drapeau vers hisse
Que pourrions-nous demander ? L’indifférence est sourde…est-ce une raison pour nous négliger…si nous sommes.
Il y a bien un chemin dans l’impénétrable à tenter. Résonne, oui mais d’outils. Perce. Sur le dos de cette montagne graniteuse, un arbre s’est trouvé la matrice, l’humus y retient l’humide nécessaire au noyau. Laboure.
PRIÈRE D’AMOUR
Ses plumes de brume et de ténèbres
ruissellent sur tous les amants du jour mort
et versent dans leurs bouches
ouvertes comme pour aspirer des fantômes
un sommeil ébloui par des couleurs de prisme :
y croissent des espoirs, lourds d’enfantement
aux limites inondées dans la paix
dont les étoiles viennent d’ouvrir les écluses.
Là aussi se dresse la lutte entre le sperme
et le sang…
Adolescents
aux fronts chauds de songes et de dévouements,
aux chairs qui allument l’ombre
de voluptés féroces et qui font monter dans l’air
le goût de mondes nouvellement créés.
La nuit glousse et ses murmures se gonflent de caresses.
De sa main douce d’aïeule elle flatte les souffles qui vivent
chez des visions coupées d’éclairs
chez des visions que déchirent des étreintes d’orages.
La nuit se tait et présente à
Dieu
dans un geste humble la coupe des délires et des extases secrètes.
Et mille cloches déclenchent tout à coup le spasme de son cœur : oasis dans le désert.
Parfois la nuit s’égare dans un soupir comme de l’eau qui glisse dans une entrée de sol : ce sont des vaches ou des chevaux qui agitent leurs têtes somnolentes.
C’est aussi un peu d’air las qui tombe dans des feuillages,
une étoile qui balbutie quelque chose avec une voix de femme.
C’est encore un chant d’oiseau qui s’élance dans le vide et se brise la tête contre un grand pan de silence.
Nudités qui s’enroulent autour de l’amour
et qui cherchent des mots pour éclairer leur sacrifice,
Linceuls crispés où vient s’écrouler
la chute des corps généreux et solitaires,
c’est pour vous que je pleure
parce que bientôt l’aube va fondre
vos supplices si doux,
vos supplices aux yeux troués de soleil.
Lucien Becker
Si j’attrape les vertèbres, canal d’énergie, je nourrirai de quoi passer. Ocres et rouges, jaune de Naples, de Pompéi il te reste un Vésuve au corps. Forge.
Niala-Loisobleu – 24 Janvier 2018
La Vie, l’Amour 3 – 2018 – Niala – Acrylique s/toile 81×65