LA MAISON QUI S’APPRÊTE

LA MAISON QUI S’APPRÊTE

C’est un chantier silencieux et louable

qui se bâtit en coulisse

et dans la régulière scansion

de la maison qui s’apprête,

bât le pouls en excès raisonnable

et sans malice

sur des viscères au diapason

et au secret de ce qui se projette.

Vecteurs de ventres vierges

à contrer les errances revenues

de leurs prisons successives,

les corps ploient comme des arbres ivres

de soleil aux artères traversées d’expérience.

Au bout de la route effacée

reverdit le terrain de l’enfance

regagné pas à pas sur l’ignorance

à qui l’on a donné un nom.

Et on reste là à écouter

le rouge battement

d’une terre qui donne raison.

Barbara Auzou

P1050712.JPG

La Maison Qui S’apprête – Niala  –  2018 – Acrylique s/ toile. 61×46

6 réflexions sur “LA MAISON QUI S’APPRÊTE

  1. Je m’invente un pays où vivent des soleils
    Qui incendient les mers et consument les nuits,
    Les grands soleils de feu, de bronze ou de vermeil,
    Les grandes fleurs soleils, les grands soleils soucis,
    Ce pays est un rêve où rêvent mes saisons
    Et dans ce pays-là, j’ai bâti ma maison.

    Ma maison est un bois, mais c’est presque un jardin
    Qui danse au crépuscule, autour d’un feu qui chante,
    Où les fleurs se mirent dans un lac sans tain
    Et leurs images embaument aux brises frissonnantes.
    Aussi folle que l’aube, aussi belle que l’ambre,
    Dans cette maison-là, j’ai installé ma chambre.

    Ma chambre est une église où je suis, à la fois
    Si je hante un instant, ce monument étrange
    Et le prêtre et le Dieu, et le doute, à la fois
    Et l’amour et la femme, et le démon et l’ange.
    Au ciel de mon église, brûle un soleil de nuit.
    Dans cette chambre-là, j’y ai couché mon lit.

    Mon lit est une arène où se mène un combat
    Sans merci, sans repos, je repars, tu reviens,
    Une arène où l’on meurt aussi souvent que ça
    Mais où l’on vit, pourtant, sans penser à demain,
    Où mes grandes fatigues chantent quand je m’endors.
    Je sais que, dans ce lit, j’ai ma vie, j’ai ma mort.

    Je m’invente un pays où vivent des soleils
    Qui incendient les mers et consument les nuits,
    Les grands soleils de feu, de bronze ou de vermeil,
    Les grandes fleurs soleils, les grands soleils soucis.
    Ce pays est un rêve où rêvent mes saisons
    Et dans ce pays-là, j’ai bâti ta maison.

    Que l’Epoque continue à faire rêver ses saisons, mon Alain…

  2. Dans un tant diminué par trop de laisser-aller, s’être trouvé L’Epoque qui fait tout le contraire c’est miracle qui défie.
    Merci ma Barbara, malgré un passage physiquement dérangeant je tiens bon la truelle !!!

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