LA MAISON QUI S’APPRÊTE
C’est un chantier silencieux et louable
qui se bâtit en coulisse
et dans la régulière scansion
de la maison qui s’apprête,
bât le pouls en excès raisonnable
et sans malice
sur des viscères au diapason
et au secret de ce qui se projette.
Vecteurs de ventres vierges
à contrer les errances revenues
de leurs prisons successives,
les corps ploient comme des arbres ivres
de soleil aux artères traversées d’expérience.
Au bout de la route effacée
reverdit le terrain de l’enfance
regagné pas à pas sur l’ignorance
à qui l’on a donné un nom.
Et on reste là à écouter
le rouge battement
d’une terre qui donne raison.
Barbara Auzou
La Maison Qui S’apprête – Niala – 2018 – Acrylique s/ toile. 61×46
Je m’invente un pays où vivent des soleils
Qui incendient les mers et consument les nuits,
Les grands soleils de feu, de bronze ou de vermeil,
Les grandes fleurs soleils, les grands soleils soucis,
Ce pays est un rêve où rêvent mes saisons
Et dans ce pays-là, j’ai bâti ma maison.
Ma maison est un bois, mais c’est presque un jardin
Qui danse au crépuscule, autour d’un feu qui chante,
Où les fleurs se mirent dans un lac sans tain
Et leurs images embaument aux brises frissonnantes.
Aussi folle que l’aube, aussi belle que l’ambre,
Dans cette maison-là, j’ai installé ma chambre.
Ma chambre est une église où je suis, à la fois
Si je hante un instant, ce monument étrange
Et le prêtre et le Dieu, et le doute, à la fois
Et l’amour et la femme, et le démon et l’ange.
Au ciel de mon église, brûle un soleil de nuit.
Dans cette chambre-là, j’y ai couché mon lit.
Mon lit est une arène où se mène un combat
Sans merci, sans repos, je repars, tu reviens,
Une arène où l’on meurt aussi souvent que ça
Mais où l’on vit, pourtant, sans penser à demain,
Où mes grandes fatigues chantent quand je m’endors.
Je sais que, dans ce lit, j’ai ma vie, j’ai ma mort.
Je m’invente un pays où vivent des soleils
Qui incendient les mers et consument les nuits,
Les grands soleils de feu, de bronze ou de vermeil,
Les grandes fleurs soleils, les grands soleils soucis.
Ce pays est un rêve où rêvent mes saisons
Et dans ce pays-là, j’ai bâti ta maison.
Que l’Epoque continue à faire rêver ses saisons, mon Alain…
Dans un tant diminué par trop de laisser-aller, s’être trouvé L’Epoque qui fait tout le contraire c’est miracle qui défie.
Merci ma Barbara, malgré un passage physiquement dérangeant je tiens bon la truelle !!!
Merci Paul Philbée, bonne journée…
Merci Julie je t’embrasse.
Très belle écriture ! Hâte de lire la suite !
Le soleil reprend goût à la simplicité en ayant jeté la canicule par la fenêtre.
Merci Le Temps d’un instant…