Et les nacelles de ses yeux dont je ne tomberai pas
Ma bienfaitrice souriante
Belle limpide sous sa cuirasse
Ignorante du fer de l’arbre et des roses rouges
Moulant tous mes désirs
Elle rêve
De qui rêve-t-elle
De moi
Dans les draps de ses yeux qui rêve
Moi
Ses mains sont vives
De vraies mains de sarcleuse
Tissées d’épées
Rompues à force d’indiquer l’heure matinale sempiternelle atroce du travail
Des mains à tenir amoureusement un bouquet de roses rouges sans épines
Et ce galop de buffles
Mes quatre volontés
Cette femme au soleil
Cette forêt qui éclate
Ce front qui se déride
Cette apparition au corsage brodé d’épaves
De mille épaves sur des vagues de poussière
De mille oiseaux muets dans la nuit d’un arbre
Il ferait beau penser à d’autres fêtes
Même les parades déshabillées défigurées ensanglantées par des grimaces de masques atteignent malgré tout à une sérénité condamnable
Et quel passant hors jeu juste au carrefour d’un sourire de politesse ne s’arrêterait pas pour saluer d’un éclair de la main le ventre impoli du printemps
Un panier de linge à la volée se calme tendrement Sa blanche corolle s’incline vers ses genoux brisés Aucune roture de couleur n’a barre sur lui
Et par la déchirure d’une dentelle
Il disparaît
Sur une route de chair
Boire
Un grand bol de sommeil noir
Jusqu’à la dernière goutte.
Paul Eluard
MA LUMIERE ETEINTE
Tombé de cintres inattendus
le grand voile fait rideau
La parade est assassinée
le cheval doit rentrer à la ménagerie
et l’oiseau à la cage
Fermeture pour confinement
je ne peins pas pour le lucre
mais meurs d’absence de moyens
Pour le souffle j’ai chargé l’Atelier du meilleur à sa fenêtre
« AUTAN-OCCITAN »
mon feu cathare
la maison qui voulait que tout commence.
Niala-Loisobleu – 22 Novembre 2020
AUTAN OCCITAN 1
La raison du chemin
Est une main de terre
Tendue sans réserve
Sur le théâtre pourpre
D’une maison en territoire choisi.
Elle abrite ce qu’on ne retient pas
Aux draps du quotidien blême
Et la narration de l’autre
Epouse la venteuse géographie
De silencieux et lointains jardins
Où poussent des images de chair
A s’endormir dans le repli de son bras.
Le genou se balance à l’anse de la pierre et de la peine