SERENITE

 

SERENITE

Quand il sera évident

Que la part d’ombre s’accroît

Sur un ciel de poussières et de sentences

Et reste perplexe au seuil du sensible lendemain,

Je prendrai ma mendiante par la main

Et fermerai ses yeux trop grands

Pour que cesse enfin la danse de la faim et du couteau

Et le chant inconsolable au ventre gorgé d’eau.

J’insufflerai la patience à l’insecte de son corps

Avant de le confier au fleuve qu’on remonte lentement

Qui berce la colère et conte au sampan

Des histoires d’amours solaires et de paravents d’or.

Rendue à la mer ravie, l’enfant intacte d’hier

Se balancera au croissant blanc

D’une sérénité lunaire.

Barbara Auzou

 

P1050624

Sérénité – 2018 – Niala – Acrylique s/toile 65×54

16 réflexions sur “SERENITE

  1. SERENITE
    vient d’entrer à sa place dans l’Encrier de Niala

    Il aurait du le faire à ce matin à 9h conjointement avec le blog de Lire-dit-Elle…Hélas W.P. a failli en ne respectant pas la programmation.
    C’est grandement dommageable pour ma sensibilité, mais en parler ferait ricaner les brutes, je la garderai donc en dehors de ce tas de crottes.
    Merci Barbara, je te serre et t’embrasse de ce que Toi tu sais d’elle.

  2. Le temps rectifiera la trace de nos luttes,

    Donnant une raison, un toit, à mes poussées de fièvre.

    Je l’ai débusqué, combattu pied à pied, Étranglé dans chaque nœud,
    Enfanté à chaque rupture.

    Aujourd’hui nous faisons route ensemble
    Comme le fleuve et le rideau de peupliers.

    Les chiens qui dorment dans ma voix
    Sont toujours des chiens enragés.

    Jacques Dupin.

    Merci Alain.

  3. DUO DE LARMES

    Elles naissent du cœur et s’élèvent aux yeux,
    A n’importe quelle heure et quelque soit le lieu,
    En beau bouquet de fleurs ou en pointe d’épieu,
    Inondent de bonheur ou noient le malheureux.

    C’est le même canal qui leur ouvre les vannes
    Et les fait advenir perlées d’or et de rires
    Ou grêle qui fait mal quand l’amour est en panne,
    Ne voulant pas choisir entre meilleur ou pire.

    J’ai rêvé de chenaux pour les cascades d’eau
    Et de brins de roseaux pour les modestes rus.
    Je ne désirais pas mélanger les tuyaux
    Pour que larmes et pleurs ait chacun l’attribut.

    La rosée de printemps mouille la lèvre rose,
    La pluie d’un bel été fait pousser la gaieté,
    Les bruines d’automne sont souvent moroses
    Et l’hiver en ondées refroidit l’être aimé.

    Les larmes sont amères, les pleurs attendrissants,
    Tirés du puits d’eau claire de l’enfantement ;
    Ils nettoient l’âme sale et lavent notre sang,
    Purifient nos enfers pour nous rendre éclatants.

    Ecoutez dans le vent, le chant du Mohican,
    Zébré en rouge-sang, aux plumes bleues de paon,
    Pleurant, dès le matin, sa terre nourricière
    Héritée, au lointain, de ses pères et mères.

    Fontaines de larmes qui fécondez le sol,
    Répandez-vous encore, il poussera des chênes
    Qui abriteront l’homme loin des herbes folles,
    Où meurent les ravins, où surgissent des reines.

    Jean-Michel Bollet

    Pour Toi Barbara !

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