
« INFINIMENT »
NIALA 12/11/23
ACRYLIQIE S/TOILE 73X60
Tourné vers l’invisible qui suit
l’hôpital me sépare
le grand-hall n’arrête pas de modifier l’inconnue limite
J’ai du mal à m’extraire du chant des oiseaux
un labyrinthe avale le nom des essences
jusqu’à la porte de la chambre
J’entre
sens ma gorge se serrer
l’appareil photographique de mes yeux part en rafales
chercher ce qui transpire d’une vie qui reste encore
Elle a accès en partie à ce que nous ignorions jusqu’à il n’y a pas une heure
l’air me manque, je sens une opposition qui m’est faite par désir de m’évincer, ce calme qui laisse dissimuler sa peur est visible par la douleur du mal, quelle petitesse cette volonté d’amour de dernière minute d’êtres qui ignoraient qu’elle leur avait donné jour, alors que 39 ans de partage n’avaient rien écorné entre nous par les refus, les enguelades, bien trop axés sur l’accord de l’art de faire vivre
Pour la première fois on nous sépare
Voila le temps qui avance
aujourd’hui ce que j’ai peint est moins que jamais pour plaire
j’ai donné corps à la dernière image
ce cri qu’elle a poussé en descendant l’allée du jardin, serrant ma main, pour être mise dans l’ambulance l’emmenant mourir
Elle est mon jardin, fertile, dans ce monde où tout est faux, à commencer par la façon d’aimer des Hommes, mon soleil persistant , vrai sans esbroufe, ma peinture majuscule, qui ne se cache pas pour dire Infiniment…
.
Niala-Loisobleu.
12 Novembre 2023