UN CAILLOU DANS LA POCHE 9

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UN CAILLOU DANS LA POCHE 9

 

La Délivrance Attendue

 
 

A
Jacques
Nielloux.

La fenêtre est tendre comme un couteau

Le miroir est profond d’épaules noires

on voit des pieds nus sous le rideau

et la route est très loin dans le mur

la tête coupée

est sur le lit

Je me rappelle ou je rêve

que ton front est comme ces belles journées

où il n’y a pas un signe de mort

où la lumière se rassemble sur les sources

le pont monte de l’herbe

et fait une grande blessure au-dessus de l’eau

le dormeur est toujours couvert

de ses paupières collées

comme des fruits privés d’air

les ombres sortent et laissent longtemps

leurs tempes contre les murs.

 

Lucien Becker

Quoi de 9 ?

Mon coeur ? Non il est trop vieux d’une jeunesse qui ne finit pas d’hâler, et soufflé, mais pas joueur, à la sortie des cornes du Minotaure, que de buis, que de buis, j’en ai les oreilles qui cognent aux haies du labyrinthe. Olé, olé, braves gens, réveillez-vous en ordre de bataille, la vie est en danger. Les sorcières tapent au mur en ouragans contributeurs au règne. Le despotisme d’un oligarque réforme seulement les recrues à la garde du libre-arbitre. Ce que la mer vous offre à voir du bord, demande à couper la corde qui retient à l’anneau. Les maisons ruchent d’abeilles, bzzzzzzzzzzz, bzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz, bzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz, préservez les ouvrières et l’arène du tournoi, lice chevalière, pour ne pas perdre la tête, les oreilles et l’aqueux.

Du verger la figue sauvage, rebondie et juteuse, d’un mouvement de levée me remonta la couleur au point zéro que je frôlais sur la corniche en à-pic.

Le vélo + 1 revenu d’une expédition de canailles ne remettraient-il-pas,  et pourquoi, la sente au sous-bois ? J’ai perdu le guère, sans, c’est l’assurance de vivre mieux. Demeure le combat. Pas l’infect illuminé, d’esclaves d’une croyance forcenée, sans le moindre discernement entre l’humain et le produit mercantile. Que nenni, le combat pour que l’Amour que je porte au fond de moi, perdure et transmette sa niaque autour de lui.

Mon Coeur nous ne finirons jamais de vivre l’exception qui nous fut offerte sur les silex d’un chemin pieds-nus. Je respire aux poumon de tes seins.

Niala-Loisobleu – 7 Septembre 2017

 

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Un Caillou dans la Poche 9

2017 – Niala – Acrylique s/Canson aquarelle, encadré s/verre 40×50

 

UN CAILLOU DANS LA POCHE 8

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UN CAILLOU DANS LA POCHE 8

 

L’amour dans toutes les positions ne change que l’emplacement du lit dans la chambre allouée. L’ô riant express met en lévitation, sleeping tapis-volant ondulant au-dessus des cheminées de fées. Quelques secondes, passe la petite-mort dans son absence de maux. Puis arrêt illimité sur la voie. Les trains électriques n’empêchent pas les escarbilles qui piquent la belle image des paysages découverts à vélo, d’un couloir faisant tunnel sur le jour. Le remblai du quai tient l’embarcadère à l’amarre sous les visages alternatifs des estrans. La crevette et le coquillage accueillant toujours les grandes marées touristiques avec le m’aime mensonge au menu. Le terre-neuva passe et repasse le Cap de Bonne Espérance. Du cas billot. Ex-voto.

        L’Albatros 

Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage

Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,

Qui suivent, indolents compagnons de voyage,

Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,

Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,

Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches

Comme des avirons traîner à côté d’eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !

Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid !

L’un agace son bec avec un brûle-gueule,

L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées

Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;

Exilé sur le sol au milieu des huées,

Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.

Charles Baudelaire  (Les Fleurs du Mal)

 

Il y des vils d’ô

on ne peut pas en avoir cure.

Maudit ne soit plus le poète. Paria, seul à croire. Si le lointain ne se rapproche pas de la ligne en tirant à tort le bouchon, l’hameçon-mitraillette n’abattra plus en salves les poissons-volants. Les amoureux garderont leurs bancs publics sous les arbres des places de Peynet. Qu’un air d’oyats fera salin par la voix de Brel. Tandis qu’au vent des baleines porteuses de Jonas, les sentiers conduiront les vélos, un caillou dans la poche, aux clairières du Bois d’Amour. Je hais les péris en mère.

Niala-Loisobleu – 5 Septembre 2017

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Un Caillou dans la Poche 8

2017 – Niala – Acrylique s/Canson marouflé, encadré s/verre 40×50

 

UN CAILLOU DANS LA POCHE 7

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UN CAILLOU DANS LA POCHE 7

 

FLORAISON SUCCESSIVE

La chaude écriture du lierre
Séparant le cours des chemins
Observait une marge claire
Où l’ivraie jetait ses dessins.

Nous précédions, bonne poussière,
D’un pied neuf ou d’un pas chagrin.

L’heure venue pour la fleur de s’épandre,
La juste ligne s’est brisée.
L’ombre, d’un mur, ne sut descendre;
Ne donnant pas, la main dut prendre;
Dépouillée, la terre plia.

La mort où s’engouffre le
Temps
Et la vie forte des murailles,
Seul le rossignol les entend
Sur les lignes d’un chant qui dure
Toute la nuit si je prends garde.

René Char

 

Combien de foi la mer a monté sans descendre ?

Je n’en ai toujours eu que la m’aime idée. Me tenir debout. Croire, dans mon ventre, ça se passe de se faire mettre par derrière. On ne voit pas venir le bruit sourd de la horde quand la terreur ferme sa gueule. Les sabots d’un train de bois n’ont pas de freins pour décalotter la sève de la nappe. En ce monde on ne vit pas ans que ruines, hommes obligent, répandent les croix de bois autour des cratères.

Et des brûlures de l’herbe chercher  à relever les transhumances à l’aide d’une baguette de sourcier. Sans grainetier transgénique d’une grossesse in vitro . L’herbacée est un courage qui n’a rien de goût pour l’héroïsme. Les packs d’eau minérale font suffisamment de tort  à l’étiage des voies humides.

Les trous dans les nuages c’est les narines du Bleu.

Je perfore et signe.

Le vélo-cheval comme l’équin ne meurt que debout.

Niala-Loisobleu – 30 Août 2017

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Un Caillou dans la Poche 7

2017 – Niala – Acrylique s/Canson marouflé, encadré s/verre 40×50

UN CAILLOU DANS LA POCHE 6

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UN CAILLOU DANS LA POCHE 6

 

Des marais dont le salant s’en est allé dans j’ignore quel grenier. Un vide de deux. Marche à la puce. Il y a là comme un amer vide de trottoir…

L’évent à part Jonasz quand il habite la baleine, l’aqueux de son piano bandé et les dix commandements au bout des doigts, qui, hein dis moi qui n’a pas craché dans la soupe ?

Si à la ligne, il faut un jour passer, ce serait une putain de lacune d’avoir pas marié la marge. Garde le pisse-drû.

Niala-Loisobleu – 28 Août 2017

 

L’Alliance

Cette boue sécharal A Ja fêlure de la jarre, au tressaillement de ma douleur dans sa gangue, je sais que revient le vent…

Le vent qui disperse et le vent qui rassemble, l’inintelligible, le vivant! Nous ne dormirons plus. Nous ne cesserons plus de voir. De pourvoir le feu.

Obscur horizon! Seule brûle la tranche d’un livre, — quand je me détourne.

Jacques Dupin

 

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Un Caillou dans la Poche 6

2017 – Niala – Acrylique sur contrecollé, encadré s/verre 18×24

UN CAILLOU DANS LA POCHE 5

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UN CAILLOU DANS LA POCHE 5

Abrupte poussée que celle

Pourtant jamais je n’ai eu d’attirance pour la montagne, m’aime si dans ma première jeunesse j’y fus allé à bicyclette. Ce n’est pas de ma faute et mettrai ceci dans un conte d’amour du contraire plus que dans une erreur.

Fleur bleue, voici l’aconit, gardez vos appels au secours, « Le Casque de Jupiter » n’est que rock halte-titude.

Niala-Loisobleu – 27 Août 2017

L’Aconit

Un seul mot portera la réplique et le coup de grâce. Sa vision qui s’élabore dans la profondeur de ma main doit vaincre les sarcasmes du printemps, la félicité des
oiseaux de passage, l’air léger… Un mot dont la clémence à midi se dénudera, brûlera…

Et ce ne serait plus le nombre de la folie, mais la seule invocation, dans les désordres de l’amour, qui éveillât au cœur de la bien-aimée, cette pierre de lune, ce
flacon de vent, le très petit trident qui féconde la parole. Un souverain trait de rupture entre le mal et son retour pour que s’impriment et s’effacent, sur les sables nubiles, un
enchevêtrement de signes ,— et le signe suivant.

Jacques Dupin

 

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Un Caillou dans la Poche 5

2017 – Niala – Acrylique s/Canson encadré s/verre 30×40