« CONCOCTION LUNAIRE »

NIALA 2022

ACRYLIQUE S/TOILE 73X60

Apeurer les oiseaux noirs de longs frappements dans les mains

coquelicots libérés dans les blés

l’anémone rendue à la mer

la renoncule cette belle fleur charnue symbole de la séduction allant de l’attraction timide du rose à l’attirance charnelle boostée par le rouge

capable de mettre la tête dans le saut de deux seins acrobates

aux tressaillements du ventre offrant l’entrée chaude

breuvage concocté par la lune plus imaginative qu’un jour sans

et laisser couler dans la rainure des vertèbres.

Niala-Loisobleu .

27 Novembre 2022

« LE RENDEZ-VOUS » – NIALA 2022 – ACRYLIQUE S/TOILE 55X46

« LE RENDEZ-VOUS »

NIALA 2022

ACRYLIQUE S/TOILE 55X46

A 03 heures du matin

je suis né ce jour il y a 89 ans

une longue histoire mise au service de la vie

au départ d’un apprentissage rigoureux de formation au métier d’homme

au coeur de bien des avanies qui n’ont fait que rien vouloir céder

à l’amour de l’Humanité

Son état de délabrement

les insultes quotidiennes à la Nature

me conduisent à donner

Rendez-Vous Prochains

à la

BELLE DE VIE

avec l’idée de pousser plus loin

ce qu’il est possible d’en faire sans raconter de boniments.

Niala-Loisobleu.

24 Novembre 2022

« APPAREILLAGE » – NIALA 2022 – ACRYLIQUE S/TOILE 65X54 – ECADREE CAISSE AMERICAINE

Détail de « APPAREILLAGE » – Niala 2022

« APPAREILLAGE »

NALA 2022

ACRYLIQUE S/TOILE 65X54

ENCADREE CAISSE AMERICAINE

TROIS FRAGMENTS

DE L’HYMNE IMPOSSIBLE

PAR

PIERRE OSTER

La terre est un savoir !
D’où les eaux, d’où les rochers jaillissent.
La nuit, la plaine et la mer fondent un savoir proche des murs.
Et, là, là ! la, solitude aux couleurs de la nudité des choses,
Le soleil gravit les collines…
Il redescendra dans les champs,
Dans les mares, dans l’herbe.
Autant de mares, autant de portes
Par où le ciel rejoint le chaume…
Arbres meurtris, chemins détruits,

La campagne se tait.
J’en conjure, en accepte la paix.
Le silence
Signifie-t-il que les talus… si hauts, face au dieu du
Tout,
Que les talus, de l’orbe des planètes au labyrinthe des plantes,
Ferment sans cesse une prison ayant la forme d’un vallon ?
D’un vallon protecteur.
Et, grâce à l’humus, à quelque manne
Humide, à la richesse de la rosée, au repos déjà solennel
Du matin, je me voue à l’espace… À sa beauté je m’inféode
Bien avant que les heures ne brillent…
Ah ! je mesure à loisir
Le petit jour…
Sur l’horizon le soleil s’arrondit, s’exalte.
La nuit le couronne…
Ah ! le soleil nous dicte et nous
Vole une réponse !
Alors la pluie, infime, élémentaire,
Orne des traces qui m’enchantent, étouffe à présent le fanal
Qui, augurai, fatal, à la surface, à l’intérieur des gouttes,
Vacille et les épuise…
Imagination, quête et création
D’un royaume.
Et je serre ou je lâche une poignée de brindilles.
Je me veux serviteur, gardien, complice et tenant du poème épars
Des sens.
Serviteur des maisons dans leur sommeil.
D’une

grange,

D’une charpente…
Un édifice, un creuset…
Le ciel pourvoit À notre besoin d’infini…
Le temps compose et cohabite
Avec les vagues !
Avec les vagues, avec les vagues.
Avec
Des sentiers que nul ne sonde !
Avec des carrières, des grottes
Doucement désertes…
Avec de nouveaux rochers sous la voûte

des écueils,

Héros de l’abîme !
Et le jour vient à les surprendre au niveau de

la mousse,

De l’écume.
Audacieux, plus qu’audacieux, presque audacieux,
Nous les interrogeons

Restons fidèles à la tendresse de la lymphe

Laissons-nous conduire à l’unité des fleurs.
Unité abondante.
Et

La règle est de croître…
Du côté d’une frontière ou d’une ligne

d’îles,

La très chaste et très vénérable et redoutable
Vénus
Nous domine. À l’aplomb des toits les étoiles clignotent,
La nuit s’en empare !
Ah ! me soumettre à la naissance du soleil, À sa plénitude…
Avoir le désir d’accompagner pas à pas sa solitude.

Pur, précieux, facile embrasement des bâtiments de l’éther,
De maints bassins monumentaux !
Le jour se relance et nous

drosse

Le long d’une plage…
JJ vogue.
Il abrite un port abrupt.
J’en scrute et j’en occupe, en défends la grandeur.
Je m’en inspire.
J’ordonnerai, je retrouverai, dirai, surgeons, drageons.
Surgeons ! détaillerai à souhait les mots d’un éloge des feuilles.
Un baume se répand sur la blessure des bois.
La lune au bout de

nos doigts

Varie et nous séduit.
Nous devinons que le brouillard consume,
De la tôle des hangars aux piliers du temple et de la base des

hangars

À la grange, allume et consume un absolu de transparence.
Notre lot?
Guetter, prudemment,
Fépiphanie du feu. Épier le

retour

Du guide obscur…
J’oublie, à fouler le sol, je rêve ou j’évoque
La bataille des saisons.
Je recherchç et m’attribue le butin
Que l’automne pille.
Et l’hiver le confie au matin.
Les mois

commandent

De sauver la sève…
Au gré d’une voix, d’un chant parfait.
Immobile, immobile et mobile, encore immobile et mobile,
Le soleil détecte une route, instaure un paradis de roseaux (dont
La pointe nous frôle) et lui dispute la mer.
La mer recule,
Nous apprend l’orgueil du jusant.
Le vent, le tisserand.
Hisse une voile, la détisse…
Appareillage ou naufrage
En guise de message.
Attentifs, actifs, sereins, captifs,
Il nous échoit de saisir, de choisir la sainte poussière,
D’épouser la fortune inégale !

Pierre Oster

« APPAREILLAGE » – NIALA 2022 – ACRYLIQUE S/TOILE 65X54 – ENCADREE CAISSE AMERICAINE

« 17 HEURES » – NIALA 2022 – ACRYLIQUE S/TOILE 61X50

« 17 HEURES »

NIALA 2022

ACRYLIQUE S/TOILE 61X50

Les limailles des étés au sol de la gamme dans leur mouvement ébarbent le silence pour en sortir

j’ai été dans l’étau de tes cuisses ce cheval que le labour tendait

à tes greniers pour franchir les hivers de jeûne

J’en tiens toujours la couleur sans que le soleil en ait passé le vif

Depuis la dernière plage tes seins flottent au départ du chenal en bouée

en moi l’oiseau traversier

portant les feux des St-Jean de ma Chaume à la tienne

touffue, épaisse et hospitalière

au-delà du désert

L’automne fleuri au torse, les châtaignes ramassées, prêt à remplir ton vers, sans finir la journée.

Niala-Loisobleu – 13 Novembre 2022

« SALINITE » – NIALA 2022 – ACRYLIQUE S/TOILE 61X50

« SALINITE »

NIALA 2022

ACRYLIQUE S/TOILE 61X50

L’ iode a pris place de toute sa rondeur sépia dans la veine du jour

les cabanes battent du pied, quelle cadence il y a dans leurs hanches

Ce que la saumure met en réserve pare aux scorbuts des temps modernes

L’eau qui fait des ronds d’huile arc-en-ciel dans les bassins se balance au bout de l’anneau

et entre les mouettes et les armatures le ton dit clairement qu’il faut que ça cliquète comme dans un branle

Engoncées dans les plis des trémailles, des arêtes sont restées de garde en ronde dans le cercle du phare

Puisque l’automne se prépare à la grande-pêche

mon coeur s’est fiché au tronc d’un peint-parasol à la lame du couteau

et à l’encre de mes mots

Les îles en embuscade aux carreaux remontent la fleur-de-sel aux pieds des palisses

de l’oyat tenant la dune

dans la course des pieds et du cul qui rigole

Je ne compte sur rien hormis ma foi qui garde de l’amour perdu la force du vent qui y ramène

l’humeur des gens ne peut rien y faire

je suis majeur dans mon esprit clair

et assez opiniâtre pour tenir les rênes de mon cheval vers le feu de la vérité des sentiments

Le monde ne sait plus trop quoi faire entre allumer et éteindre, pas besoin d’influenceur, je sais moi-même ce que je veux pour aller au dernier embarcadère traverser pour l’autre rive

Être son Capitaine tient parfaitement mieux la barre que les galons sur la casquette de touriste du gros bateau à quai.

Niala-Loisobleu.

8 Novembre 2022