« LES CHEVAUCHEES DU PEINTRE » – NIALA 2022 – ACRYLIQUE S/TOILE 73X60

« LES CHEVAUCHEES

DU PEINTRE »

NIALA 2022

ACRYLIQUE S/TOILE 73X60

Depuis la traversée des nuits plaines

les chariots ont ramenés de la récolte

les rêves de l’oiseau

confiés au Peintre

tirés avec l’éléphant et au buffle des espaliers de la rizière

Etalon de flammes sans l’orgueil de Pégase

prenant la Muse dans toutes les positions

écrites avec l’alphabet d’un temple érotique

pour atteindre le but nietzschéen

du soleil faisant durer le rêve plus loin que ses nuits

Aujourd’hui ce cheval blanc

est plus miraculeux qu’un Messie se montrant arlésien

pour franchir l’éboulis d’un monde émasculé de ses couleurs franches.

Niala-Loisobleu.

9 Décembre 2022

« JARDIN D’AUTOMNE » – NIALA 2022 – ACRYLIQUE S/TOILE 73X60

« JARDIN D’AUTOMNE »

NIALA 2022

ACRYLIQUE S/TOILE 73X60

Au plus loin d’un sol que les feuilles recouvrent

un temps d’arrêt s’étale

Tuileries, Luxembourg ou encore Roseraie de Madrid ?

Tant m’ont prêté leur bac à sable ou encore leurs bassins que ça importe peu

il y a toujours eu un cheval à monter pour l’enfant qui ne demande qu’à partir ailleurs

Le loueur de chaises pisté pour une assise de marronnier gratos

j’ai posé la femme qui m’accompagne quelque soit l’heure et le lieu

robe à fleurs

fruits juteux, les mains de bonne-aventure battant les cartes

dans le fauve d’automne où le pelage à le feu au cul du champignon qui fait surface

Les oiseaux autochtones saluent les migrateurs en recommandant d’éviter les marchés de Noël pour éviter les pièges d’attraction loin du céleste

Sur la paille où un âne aurait chauffé le nouveau-né de son haleine bien des maternités sont passées

alors mes histoires de ventre n’ont rien connu qui vaille de célébrer

il paraît que tout augmente sauf la générosité

Au point que la gendarmerie s’est vue pondre une brigade de protection ostréicole

quelle décadence

Mes oranges de la rue de Verneuil cueillies par Marthe, demeurent la vitrine animée la plus émouvante que je remets dans la cheminée sans compter les années.

Niala-Loisobleu.

7 Décembre 2022

« CONCOCTION LUNAIRE »

NIALA 2022

ACRYLIQUE S/TOILE 73X60

Apeurer les oiseaux noirs de longs frappements dans les mains

coquelicots libérés dans les blés

l’anémone rendue à la mer

la renoncule cette belle fleur charnue symbole de la séduction allant de l’attraction timide du rose à l’attirance charnelle boostée par le rouge

capable de mettre la tête dans le saut de deux seins acrobates

aux tressaillements du ventre offrant l’entrée chaude

breuvage concocté par la lune plus imaginative qu’un jour sans

et laisser couler dans la rainure des vertèbres.

Niala-Loisobleu .

27 Novembre 2022

« LE RENDEZ-VOUS » – NIALA 2022 – ACRYLIQUE S/TOILE 55X46

« LE RENDEZ-VOUS »

NIALA 2022

ACRYLIQUE S/TOILE 55X46

A 03 heures du matin

je suis né ce jour il y a 89 ans

une longue histoire mise au service de la vie

au départ d’un apprentissage rigoureux de formation au métier d’homme

au coeur de bien des avanies qui n’ont fait que rien vouloir céder

à l’amour de l’Humanité

Son état de délabrement

les insultes quotidiennes à la Nature

me conduisent à donner

Rendez-Vous Prochains

à la

BELLE DE VIE

avec l’idée de pousser plus loin

ce qu’il est possible d’en faire sans raconter de boniments.

Niala-Loisobleu.

24 Novembre 2022

« APPAREILLAGE » – NIALA 2022 – ACRYLIQUE S/TOILE 65X54 – ECADREE CAISSE AMERICAINE

Détail de « APPAREILLAGE » – Niala 2022

« APPAREILLAGE »

NALA 2022

ACRYLIQUE S/TOILE 65X54

ENCADREE CAISSE AMERICAINE

TROIS FRAGMENTS

DE L’HYMNE IMPOSSIBLE

PAR

PIERRE OSTER

La terre est un savoir !
D’où les eaux, d’où les rochers jaillissent.
La nuit, la plaine et la mer fondent un savoir proche des murs.
Et, là, là ! la, solitude aux couleurs de la nudité des choses,
Le soleil gravit les collines…
Il redescendra dans les champs,
Dans les mares, dans l’herbe.
Autant de mares, autant de portes
Par où le ciel rejoint le chaume…
Arbres meurtris, chemins détruits,

La campagne se tait.
J’en conjure, en accepte la paix.
Le silence
Signifie-t-il que les talus… si hauts, face au dieu du
Tout,
Que les talus, de l’orbe des planètes au labyrinthe des plantes,
Ferment sans cesse une prison ayant la forme d’un vallon ?
D’un vallon protecteur.
Et, grâce à l’humus, à quelque manne
Humide, à la richesse de la rosée, au repos déjà solennel
Du matin, je me voue à l’espace… À sa beauté je m’inféode
Bien avant que les heures ne brillent…
Ah ! je mesure à loisir
Le petit jour…
Sur l’horizon le soleil s’arrondit, s’exalte.
La nuit le couronne…
Ah ! le soleil nous dicte et nous
Vole une réponse !
Alors la pluie, infime, élémentaire,
Orne des traces qui m’enchantent, étouffe à présent le fanal
Qui, augurai, fatal, à la surface, à l’intérieur des gouttes,
Vacille et les épuise…
Imagination, quête et création
D’un royaume.
Et je serre ou je lâche une poignée de brindilles.
Je me veux serviteur, gardien, complice et tenant du poème épars
Des sens.
Serviteur des maisons dans leur sommeil.
D’une

grange,

D’une charpente…
Un édifice, un creuset…
Le ciel pourvoit À notre besoin d’infini…
Le temps compose et cohabite
Avec les vagues !
Avec les vagues, avec les vagues.
Avec
Des sentiers que nul ne sonde !
Avec des carrières, des grottes
Doucement désertes…
Avec de nouveaux rochers sous la voûte

des écueils,

Héros de l’abîme !
Et le jour vient à les surprendre au niveau de

la mousse,

De l’écume.
Audacieux, plus qu’audacieux, presque audacieux,
Nous les interrogeons

Restons fidèles à la tendresse de la lymphe

Laissons-nous conduire à l’unité des fleurs.
Unité abondante.
Et

La règle est de croître…
Du côté d’une frontière ou d’une ligne

d’îles,

La très chaste et très vénérable et redoutable
Vénus
Nous domine. À l’aplomb des toits les étoiles clignotent,
La nuit s’en empare !
Ah ! me soumettre à la naissance du soleil, À sa plénitude…
Avoir le désir d’accompagner pas à pas sa solitude.

Pur, précieux, facile embrasement des bâtiments de l’éther,
De maints bassins monumentaux !
Le jour se relance et nous

drosse

Le long d’une plage…
JJ vogue.
Il abrite un port abrupt.
J’en scrute et j’en occupe, en défends la grandeur.
Je m’en inspire.
J’ordonnerai, je retrouverai, dirai, surgeons, drageons.
Surgeons ! détaillerai à souhait les mots d’un éloge des feuilles.
Un baume se répand sur la blessure des bois.
La lune au bout de

nos doigts

Varie et nous séduit.
Nous devinons que le brouillard consume,
De la tôle des hangars aux piliers du temple et de la base des

hangars

À la grange, allume et consume un absolu de transparence.
Notre lot?
Guetter, prudemment,
Fépiphanie du feu. Épier le

retour

Du guide obscur…
J’oublie, à fouler le sol, je rêve ou j’évoque
La bataille des saisons.
Je recherchç et m’attribue le butin
Que l’automne pille.
Et l’hiver le confie au matin.
Les mois

commandent

De sauver la sève…
Au gré d’une voix, d’un chant parfait.
Immobile, immobile et mobile, encore immobile et mobile,
Le soleil détecte une route, instaure un paradis de roseaux (dont
La pointe nous frôle) et lui dispute la mer.
La mer recule,
Nous apprend l’orgueil du jusant.
Le vent, le tisserand.
Hisse une voile, la détisse…
Appareillage ou naufrage
En guise de message.
Attentifs, actifs, sereins, captifs,
Il nous échoit de saisir, de choisir la sainte poussière,
D’épouser la fortune inégale !

Pierre Oster

« APPAREILLAGE » – NIALA 2022 – ACRYLIQUE S/TOILE 65X54 – ENCADREE CAISSE AMERICAINE