SERENITE
Quand il sera évident
Que la part d’ombre s’accroît
Sur un ciel de poussières et de sentences
Et reste perplexe au seuil du sensible lendemain,
Je prendrai ma mendiante par la main
Et fermerai ses yeux trop grands
Pour que cesse enfin la danse de la faim et du couteau
Et le chant inconsolable au ventre gorgé d’eau.
J’insufflerai la patience à l’insecte de son corps
Avant de le confier au fleuve qu’on remonte lentement
Qui berce la colère et conte au sampan
Des histoires d’amours solaires et de paravents d’or.
Rendue à la mer ravie, l’enfant intacte d’hier
Se balancera au croissant blanc
D’une sérénité lunaire.
Barbara Auzou
Sérénité – 2018 – Niala – Acrylique s/toile 65×54