Dans quelques jours va s’ouvrir un double regard sur ce que tu m’as permis de faire par une double exposition de mon oeuvre à Cognac et Châteaubernard
j’ai voulu te rendre hommage au coeur de celle de Châteaubernard
au dernier moment, j’y ai ajouté ce tableau, comme symbole de ton oeuvre à toi, ton travail d’Enseignante à Crouin au Collège Claude Bouche
En ce temps qui nous échappe par tous les bords, tu n’as pas failli, comme ce qui ce passe à présent dans la société où tout s’associe à la dégradation climatique
Ton collège, je le connais
pour t’y avoir rejoint assez souvent, aussi il me semble que c’est la place pour donner sa cimaise à cette oeuvre qui amarre l’espoir que l’enseignement garde comme à défendre par tous les moyens.
Dans la broussaille qui a succédé à ses tailles régulières
la pluie et sa grisaille en développant leur domination ont tenté de lui manger sa roseur en vain
Sorti de teinture le cheveu blanc, lui aussi, a allié sa nature pour maintenir une présence réelle mise au service d’échanges spirituels tenant au-delà des liens du corps dans le creuset ésotérique de l’esprit collé au soufflet des forges éternelles
De la fleur mise en extraction des puits du sol, des anémones sont venues rejoindre les plages d’un microsillon pour garder l’harmonie
Une page de livre ouverte tient la ligne de l’histoire dans l’Esprit à la seconde près
Fidèle au-delà des bruits malfaisants vantant une tromperie ignoble pour tenter de détruire l’indéfectible.
le grand-hall n’arrête pas de modifier l’inconnue limite
J’ai du mal à m’extraire du chant des oiseaux
un labyrinthe avale le nom des essences
jusqu’à la porte de la chambre
J’entre
sens ma gorge se serrer
l’appareil photographique de mes yeux part en rafales
chercher ce qui transpire d’une vie qui reste encore
Elle a accès en partie à ce que nous ignorions jusqu’à il n’y a pas une heure
l’air me manque, je sens une opposition qui m’est faite par désir de m’évincer, ce calme qui laisse dissimuler sa peur est visible par la douleur du mal, quelle petitesse cette volonté d’amour de dernière minute d’êtres qui ignoraient qu’elle leur avait donné jour, alors que 39 ans de partage n’avaient rien écorné entre nous par les refus, les enguelades, bien trop axés sur l’accord de l’art de faire vivre
Pour la première fois on nous sépare
Voila le temps qui avance
aujourd’hui ce que j’ai peint est moins que jamais pour plaire
j’ai donné corps à la dernière image
ce cri qu’elle a poussé en descendant l’allée du jardin, serrant ma main, pour être mise dans l’ambulance l’emmenant mourir
Elle est mon jardin, fertile, dans ce monde où tout est faux, à commencer par la façon d’aimer des Hommes, mon soleil persistant , vrai sans esbroufe, ma peinture majuscule, qui ne se cache pas pour dire Infiniment…
Cadaques se cire les moustaches entre les rochers de la Costa Brava
pendant qu’à Paris, Grindel combat sa douleur en trempant sa plume dans l’espoir d’un amour sauvé des eaux.
Un gamin s’est égaré du voyage scolaire
Jackie
ratisse les Ramblas sous l’oeil du mime blanc
Je suis là à regarder les dégâts tempête à la suite de l’autre en me demandant comment je peux peindre en pareil état
Être peintre ça ressemble à faire enseignant, on a passé une vie ensemble à courser des mômes à l’oignon sans qu’un brin de reconnaissance sorte d’une réunion de parents
Jackie comment c’est là où tu t’elèves au gré des vents ?
Je sais pas ce qui restera ici quand le cheval noir viendra me charger sur son dos
Tout déménage sans savoir où aller
On trouve maintenant plus de ses arbres chez les voisins que dans les forêts et de bateaux sur les routes que de tuiles sur les toits
Jackie
Ton jardin tourne la tête dans tous les sens, il demande partout si quelqu’un t’a vu, je pense que seuls les oiseaux profiteront du non-élagage, en sachant toujours où se trouve le cerisier dans cette foison végétale…