NOUS
J’ai changé d’appui et de chemin
pour une hirondelle pressentie multiple
qui mesurait le jour sur un autre bord
cherchant le flux égal à ce qui fuit
débarrassée enfin du tablier d’usage.
Et je suis remonté nu dans l’image.
Je me souviens de tout et ma main
dessine la courbe lente de mon fleuve d’or.
Du paradoxe de connaître la rondeur infinie
qui creuse pourtant l’inconnu encore.
J’ai allumé la lampe sur le sein de l’heure fébrile
brisé la faïence rompu le pain façonné l’argile
de nos existences qui prenaient les contours très fins de l’éternité
suspendues à des globes lourds et graciles.
Il dort derrière la barrière protectrice de nos cils
des années de soleils tendus vers des jardins transfigurés
qui se balancent dans la lumière de leurs tiges mêlées.
Barbara Auzou
NOUS
2018 – NIALA
Acrylique s/toile 81×65
Collection de l’Artiste
Tout un jour les humbles voix
d’invisibles oiseaux
l’heure frappée dans l’herbe sur une feuille d’or
Le ciel à mesure plus grand.
Philippe Jaccottet.
Une journée particulière
de je nous tremblants et fiers…
Un bon jour mon Alain…
NOUS AVONS
Notre parole, en archipel, vous offre, après la douleur et le désastre, des fraises qu’elle rapporte des landes de la mort, ainsi que ses doigts chauds de les avoir
cherchées.
Tyrannies sans delta. que midi jamais n’illumine, pour vous nous sommes le jour vieilli; mais vous ignorez que nous sommes aussi l’œil vorace, bien que voilé, de l’origine.
Faire un poème, c’est prendre possession d’un au-delà nuptial qui se trouve bien dans cette vie, très rattaché à elle, et cependant à proximité des urnes de
la mort.
Il faut s’établir à l’extérieur de soi, au bord des larmes et dans l’orbite des famines, si nous voulons que quelque chose hors du commun se produise, qui n’était que pour
nous.
Si l’angoisse qui nous évide abandonnait sa grotte glacée, si l’amante dans notre cœur arrêtait la pluie de fourmis, le Chant reprendrait.
Dans le chaos d’une avalanche, deux pierres s’épou-sant au bond purent s’aimer nues dans l’espace. L’eau de neige qui les engloutit s’étonna de leur mousse ardente.
L’homme fut sûrement le vœu le plus fou des ténèbres; c’est pourquoi nous sommes ténébreux, envieux et fous sous le puissant soleil.
Une terre qui était belle a commencé son agonie, sous le regard de ses sœurs voltigeantes, en présence de ses fils insensés.
*
Nous avons en nous d’immenses étendues que nous n’arriverons jamais à talonner; mais elles sont utiles à l’âpreté de nos climats, propices à notre éveil comme
à nos perditions.
Comment rejeter dans les ténèbres notre cœur antérieur et son droit de retour?
La poésie est ce fruit que nous serrons, mûri, avec liesse, dans notre main au même moment qu’il nous apparaît, d’avenir incertain, sur la tige givrée, dans le calice
de la fleur.
Poésie, unique montée des hommes, que le soleil des morts ne peut assombrir dans l’infini parfait et burlesque.
Un mystère plus fort que leur malédiction innocentant leur cœur, ils plantèrent un arbre dans le Temps, s’endormirent au pied, et le Temps se fit aimant.
René Char
Exceptionnel BON JOUR , ma Barbara, qu’il NOUS allume l’à venir de son voeu le plus cher,
Je t’embrasse ma Barbara.
L’or de ses yeux… Bonne journée des petits soleils.
Bon Jour ma Petite Julie, que l’hors de mes yeux se montre et approche…je t’embrasse fort merci.
Et moi aussi. Bonne journée!
Merci Krislin.